Jean-Luc Parant
Travaux sur papier

01 juin 2023 au 15 juillet 2023

A l’origine de cette exposition, la visite de Jean-Luc Parant et de Kristell Loquet à la galerie AL/MA en avril 2022 à l’issue de laquelle l’idée d’un projet a germé, inspirée par les extraordinaires potentialités de l’oeuvre de cet artiste inclassable qui se définissait lui-même comme « fabricant de boules et de textes sur les yeux ». Nous avions alors imaginé une proposition qui rassemble à la fois une sélection de dessins et une installation, à condition qu’un lieu différent de la galerie puisse l’accueillir.
Si la disparition de Jean-Luc Parant en juillet 2022 a profondément changé la manière de concevoir cette exposition, son intention première demeure la même : continuer à faire vivre et connaitre l’oeuvre de cet artiste si singulier. Ce projet a été réalisé grace à l’aide et la présence précieuse de Kristell Loquet.
La galerie AL/MA présentera un ensemble d’oeuvres sur papier, issues de plusieurs séries de 1962 à 2022, dont certaines ont été prêtées par des collectionneurs. Enveloppes usagées, ou partitions anciennes recouvertes de dessins, détournées dans des perspectives poétiques. Ces dessins rappellent que l’oeuvre entière de Jean-Luc Parant portée par la question de la sphère, s’est exprimée en volume, mais également par le dessin et par l’écriture.
« J'écris des textes sur les yeux pour pouvoir entrer dans mes yeux et aller là où mon corps, ne va pas, où je ne suis jamais allé avec lui, où je ne me rappelle pas avoir été touchable. Pour aller là sur la page, dans ma tête, dans l'espace. Je fais des boules pour pouvoir entrer dans mes mains et aller là où mes yeux ne vont pas, où je ne suis jamais allé avec eux, où je ne me rappelle pas avoir été visible. Pour aller là dans la matière, dans mon corps sur la terre. »
Auteur de très nombreux ouvrages, l’écriture, conçue comme une investigation poétique et protéiforme autour de la vision et du toucher, est pour Jean-Luc Parant inséparable de son travail plastique.
Le dernier ouvrage de Jean-Luc Parant Soleil explosion paru en mai 2023, collection Al Dante, aux Presses du réel sera présenté à la galerie.
« Modeler avec les mains jusqu’à écrire avec les yeux. C’est là tout le travail mené par l’artiste : rendre visible. Assumer le touchable le plus extrême jusqu’à paraître « offensif », voire sur-expansif, pour mieux désigner le visible le plus discret et le plus profond, ce visible qui ne laisse pas de trace selon Jean-Luc Parant.2 »
La chapelle de la Miséricorde accueillera du 3 juin au 17 septembre 2023 une des installations les plus représentatives de l’oesien Pierre-Alain Challier. La volonté de rendre un hommage à l’un des artistes les plus singuliers de ces dernières décennies a été possible grâce au partenariat avec la Ville de Montpellier. L’ensemble de l’oeuvre, Mémoire du Merveilleux, sera présenté dans la chapelle de la Miséricorde à Montpellier. Composé d’un amoncellement de plus de deux cents boules, de tailles différentes, réalisées en cire à cacheter et en filasse, et de dizaines d’animaux naturalisés qui semblent s’extraire de ce chaos, « comme échappés du rêve de la préhistoire1 », cet éboulement envahit l’espace de la nef, depuis l’entrée jusqu’aux marches qui précèdent l’autel. Conçu comme la vision d’un monde originel, l’éboulement apparaît semblable à l’émergence d’un passé immémorial, sans l’homme. Mais il est peut-être aussi le monde d’après, survivant à l’homme simplement de passage. Cette oeuvre d’une grande puissance visuelle suscite un désir inépuisable d’interprétation, quel que soit le registre référentiel.
Jean-Luc Parant est né le 10 avril 1944 en Tunisie, à Mégrine. Souvent présentés in situ, ses environnements peuvent parfois prendre une forme monumentale comme ce fut le cas au musée d'art moderne de la Ville de Paris et au musée de Villeneuve d'Ascq en 1985 avec l’exposition 100.001 boules ou lors de la première Biennale de Lyon avec Éboulement (1991). Son oeuvre a été exposée à de nombreuses occasions et notamment au Centre Georges-Pompidou (1990), puis au musée d’art contemporain de Lyon en 1995, 2004 et 2016, mais aussi en 2000 au Palais des Papes à Avignon, pour La Beauté in Fabula, au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (2006) ainsi qu’à la Fondation Maghe à Saint-Paul de Vence (1976 et 2008) et très récemment, lors d’un hommage posthume au musée Paul Valéry à Sète en 2022, et à Arles, avec Robert Combas à la chapelle Saint-Martin du Méjan, jusqu’au 4 juin 2023.

L’oeuvre, Mémoire du Merveilleux est prêtée gracieusement par Pierre-Alain Challier qui l’avait présentée pour la première fois en 2012 dans sa galerie à Paris.

1 Yves Peyré, La chorégraphie immobile de l’élémentaire, in Mémoire du merveilleux, éditions Actes Sud, 2015
2 Kristell Loquet, Jean-Luc Parant, De l’infime à l’infini, éditions Actes Sud, 2007

Chapelle de la Miséricorde, 2 rue de la Monnaie, 34000 Montpellier
Ouverture du mardi au dimanche
Jusqu’au 18 juin inclus : de 10h à 13h et de 14h à 18h
Et du 20 juin jusqu’au 17 septembre inclus : de 11h à 13h et de 14h à 19het de 1’h à 19h
Accès gratuit